Quelle que soit la démarche RSE dans laquelle une entreprise s’engage (entreprise à mission, B Corp, Lucie, EcoVadis…), les sujets à traiter sont systématiquement de 3 ordres :
- La responsabilité sociétale
- La responsabilité environnementale
- La responsabilité économique
Pour les traiter, il faut un spécialiste. Généralement un Manager de Transition (MT), car il s’agit souvent d’une mission de transformation, qui peut ensuite être transférée sur les équipes en place.
Mais existe-t-il vraiment un spécialiste unique des trois sujets ? Une personne capable de maîtriser à la fois les aspects humains de type RH et les aspects technico-économiques de type énergie-environnement ?
La solution généralement adoptée : retenir la thématique dominante
Après en avoir parlé avec différentes EMT (Entreprises de Management de Transition), il semble que la réponse soit généralement négative. Dès lors, les EMT proposent, selon la demande de l’entreprise, un profil plus RH ou plus spécialisé pour le poste, tout en sachant qu’une partie de la problématique ne pourra être intégralement traitée.
Cette approche « fromage ou dessert » n’a rien de choquant, la perfection n’étant pas de ce monde. Pour autant, une meilleure façon de faire semble envisageable.
L’alternative : un binôme de MT spécialistes ?
Les MT DRH sont nombreux à être sensibilisés à la RSE, et quelques-uns d’entre eux ont développé de réelles compétences dans ce domaine. Quant aux MT ayant des expériences de bon niveau sur les sujets énergie/environnement, le fort développement des énergies décentralisées renouvelables d’une part, des bâtiments performants au plan écologique d’autre part a permis d’en accroître fortement le nombre au cours des 15 dernières années.
Dans le même temps, le sujet RSE se prête bien au temps partiel : il n’est pas forcément nécessaire d’exercer une mission à plein temps pour transformer l’entreprise. Le succès passe par des projets bien menés dans la durée, avec l’appui de collaborateurs permanents.
Prenons ainsi le cas d’une entreprise qui compte engager un projet RSE.
Elle pourra faire appel d’une part à un MT Directeur de la Transition Energétique et Environnementale qui va pouvoir piloter la réalisation d’un audit énergétique, d’un bilan GES ou audit carbone, puis superviser la mise en œuvre des actions concrètes. Pose de panneaux photovoltaïques, électrification de la flotte de véhicules, forte réduction des consommations énergétiques dans les bureaux avec la mise en place de ventilateurs de plafond, de refroidissement adiabatique, suppression des veilles inutiles…Il va également piloter les études visant à accroître la biodiversité et à se rapprocher du zéro déchet.
La même entreprise pourra faire appel en parallèle à un MT DRH spécialisé en RSE, qui va focaliser son action sur les questions de gouvernance, de qualité de vie au travail, de recrutement à la fois inclusif et performant.
Ainsi, par le recours à deux compétences complémentaires, le sujet RSE pourra être traité de manière satisfaisante et exhaustive.
Articulation des compétences et nombre de jours d’intervention
Pour que l’ensemble de la mission soit bien assurée, il est évidemment préférable de faire appel à un binôme qui se connaît, et qui portera en commun la responsabilité du projet.
Le nombre de jours d’intervention, à l’échelle hebdomadaire et pour l’ensemble de la durée de la mission, dépend évidemment de la situation de départ de l’entreprise et des moyens qu’elle peut et veut y affecter.
Pour les grandes entreprises, un format à temps plein pour chaque intervenant est parfaitement approprié.
Quant aux structures de taille plus modeste, une intervention à temps partiel pour chacun des deux managers de transition est tout à fait envisageable, quitte à prévoir une durée de mission plus longue. Dans cette hypothèse, des relais permanents au sein de l’entreprise sont bienvenus pour en assurer la pleine efficacité.
Quel niveau d’engagement pour l’entreprise ?
Un projet de transition écologique globale n’a de sens que s’il sert les intérêts économiques de l’entreprise, car il ne suffit pas à une entité d’être vertueuse pour survivre !
Partant de cette optique, il est essentiel que le projet soit soutenu par la gouvernance d’une part, que les managers de transition impliqués dans cette opération participent au Codir/Comex, et enfin, qu’ils soient pleinement validés et en synergie avec la DG de l’entreprise.
Des managers de transition plutôt que des consultants ?
Dans un tel projet, des consultants peuvent tout à fait avoir leur place, dès lors que l’on touche à des expertises extrêmement pointues.
Mais pour piloter le projet RSE, un binôme DRH-Directeur énergie-environnement de transition nous semble bien plus indiqué. En effet, les managers de transition sont plus fortement impliqués dans l’entreprise ; ils s’engagent pleinement dans l’action et travaillent en synergie avec les équipes. En outre, en tant que participants au Codir/Comex, ils influent sur les aspects opérationnels de l’entreprise et peuvent plus facilement ajuster les priorités.
Conclusion : une nouvelle approche pour la transformation écologique des entreprises
En fin de compte, le déploiement d’une politique RSE, à la fois humaniste et performante économiquement, exige une approche dynamique et synergique. Le binôme de Managers de Transition, combinant expertise technique et compétences RH, ouvre de nouvelles perspectives pour une transition écologique réussie.